17 septembre 2006

Spirit

Spirit est un groupe intéressant à plus d'un titre. D'abord son fondateur, le guitariste Randy California, a joué en 1966 à New York avec le groupe "Jimmy and the Blue Flames" dont le leader n'était autre que Jimi Hendrix. Celui-ci voulait d'ailleurs l'emmener dans ses bagages lorsqu'il il s'envola pour conquérir Londres. Mais les parents de Randy refusèrent; il faut dire qu'à l'époque le jeune homme n'avait que 16 ans. (On peut d'ailleurs se demander comment les choses auraient évolué pour Hendrix avec un second guitariste à ses côtés). Ensuite, le batteur du groupe, Ed Cassidy, n'est autre que le beau père de Randy (il a aujourd'hui 82 ans, inutile de rêver à une reformation...) Pour finir, Jimmy Page de Led Zeppelin, grand voleur devant l'Eternel (se souvenir du procès perdu face à Willie Dixon pour le titre "Whole Lotta Love" calqué sur "I need love") aurait emprunté le fameux arpège de Stairway to Heaven" à "Taurus", instrumental de Randy qui figure sur le premier album de Spirit. (A l'écoute du morceau, effectivement, il y a un petit quelque chose. Mais il est tout de même difficile de confondre les deux...) Le morceau proposé ici est tiré du concept album"12 dreams of Dr Sardonicus", formule dont on était friand à l'époque (1971). Tout le disque est somptueux, donc dommage de se restreindre à un seul titre. Le mieux est encore de l'acheter!

Randy California est mort en 1997 après avoir sauvé son fils de 12 ans de la noyade.

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Spanish troll : du Lou Reed Chicanos

Une chose qui doit dater de 1977. "Spanish Troll" c'est du Lou Reed qui aurait avalé une bonbonne d'helium sur fond d'accords pétaradants et basiques (en gros, les mêmes que "Louie Louie") le tout enrobé de coeurs roucoulants.
Moins lourd que "Sweet Jane", plus nerveux que "Walk on the wild side", néanmoins une sorte de mix des deux, totalement original malgré tout, ce titre est un classique intemporel certifié 24 carats.



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08 septembre 2006

Streetwalkers, dieux des bacs à soldes

En 1977, pour connaître de nouveaux groupes, il n'y avait pas 36 moyens. Soit on attendait qu'un copain achète un disque (un par mois pour les plus fortunés) soit on les achetait soi-même. Et pour déterminer où allait passer l'argent de l'anniversaire, il n'y avait pas 50 solutions : soit on faisait confiance à Rock&Folk (jusqu'à ce qu'on se retrouve avec une bouse fumante entre les mains), soit on se lançait avec l'inconscience propre aux jeunes années dans des choix hasardeux, motivés par des motifs le plus souvent improbables ("Sur les crédits il ne parlent pas de trompette, ça doit être du bon gros rock").
Autant le dire tout de suite, le résultat était fréquemment consternant et nous en étions réduits à observer d'un oeil hagard le diamant (de synthèse) courir sur le sillon en attendant que le supplice se termine. Puis, un peu désabusé, nous rangions l'objet dans sa pochette en nous jurant bien de ne plus jamais l'en sortir.
Aventuriers mais pas totalement inconscients, nous écumions, pour procéder à ces achats compulsifs, les magasins de solde qui offraient pour un prix relativement modeste des tonnes d'imports américains aux noms inconnus de tous (et pour cause). Il y en avait un du côté de Montparnasse qui s'appelait "Clémentine Musique" (peut-être existe-t-il encore).
C'est là qu'un jour je suis tombé sur le disque dont on peut ici-même apercevoir la pochette. Et c'est justement la pochette qui m'a décidé : cette tête de débauchée lascive, ces chaînes... Et puis dans le titre, il y avait le mot "vicious" (j'ignorais la signification de "fair"). Bon sang de bois, ça ne pouvait être qu'un bon vieux disque de HARD ROCK avec des guitares hurlantes dans tous les coins et des vocaux passés au papier de verre! (j'étais dans ma période rock avec du poil aux pattes).
La désillusion fut à la hauteur des espoirs investis. Bien sûr il y avait des guitares, c'était déjà ça de pris. Mais le chanteur avait une voix de chèvre et ABOMINATION! certains morceaux étaient enveloppés de violons. Et le violon, encore pire que la trompette, c'était l'instrument maudit entre tous. Dire qu'on était en possession d'un disque avec des violons, ça revenait à s'exclure soi-même du parti des amis de la musique virile. Et de fil en aiguille, c'était ouvrir la porte aux pires des soupçons : ce type écoute peut-être du disco !
J'ai donc rangé le disque dans sa pochette.
Et puis quelques mois après, poussé par on ne sait quelle pulsion masochiste, je l'ai ressorti.
Une fois, deux fois.
Encore et encore...
Au bout d'un moment il s'est produit un incroyable retournement de situation. Comment avais-je pu me montrer aussi sourd ? (Etait-il possible qu'AC/DC encrasse à ce point les conduits auditifs ?)
Enfin, la vérité éclatait au grand jour : Ce disque était un chef d'oeuvre, Streetwalkers des Dieux, et c'était décidé je serai leur prophète, tout au moins sur le territoire français.
A présent vous comprenez mieux l'incroyable popularité dont jouit ce groupe dans nos contrées depuis presque 30 ans.

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04 septembre 2006

The Exciters : un des premiers Girl's Group

Bon, d'accord, si on regarde bien la photo, on s'aperçoit qu'il y a un homme dans ce girl's group. N'empêche, je ne sais pas ce que faisait ce gars dans l'affaire, toujours est-il qu'on ne l'entend pas. Que des voix de filles ! Et vu que les Exciters se sont formé(e)s en 1958, ça en fait des précurseurs dans le domaine, avant même les Ronettes et autre Shangri-Las.
Mais leur mérite ne s'arrête pas là :le titre présenté ici est décoiffant en diable, avec un rythme fait de percussions et de batterie carrément original pour l'époque (et même après) et des vocaux plutôt "powerful" qui feraient passer les futures Supremes pour les petits chanteurs à la croix de bois.


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Quand les Beach Boys font du Steely Dan

"Darlin'" m'a toujours fait penser à du Steely Dan : compo, arrangements, et jusque dans la façon de chanter de Brian Wilson. Seulement, le premier album de Steely Dan date de 1972, alors que "Darlin'" figure sur "Wild Honey", enregistré en 1967.

Alors ?

Un saut temporel, peut-être...

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"Paris Texas" une BO venue d'outre tombe

Certains se souviennent sans doute du film "Paris Texas" de Wim Wenders qui remporta un gros succès critique et public au début des années 80.
Le thème du film écrit par Ry Cooder n'y était sans doute pas étranger : une mélodie aussi simple qu'envoutante jouée sur une guitare slide (spécialité de Cooder).
Pourtant, le guitariste émérite n'a pas vraiment écrit ce morceau, il l'a emprunté à Blind Willie Johnson, bluesman et preacher texan des années 30.
En effet, une écoute de l'introduction de "Dark was the night" ne peut laisser aucun doute quant à la réalité de l'emprunt.
Mais qu'on se rassure, si Ry Cooder n'a pas écrit le morceau, il en a toutefois empoché les (substancielles) royalties.


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03 septembre 2006

Les légumes et les garçons de plages

Les Beach Boys évoquent le plus souvent des harmonies vocales léchées sur des arrangements ultra travaillés. Difficile néanmoins d'en faire un généralité, tant les les contre-exemples constellent leur imposante discographie.
"Vegetable" figure sur l'album "Smiley Smile", version mutilée du mythique "Smile" que Brian Wilson a finalement décidé de réenregistrer dans son intégralité en 2005.
Ici, par d'orchestrations luxuriantes, juste une ligne de basse simpliste qui se contente de marquer tous les temps, un peu de piano en fin de morceaux, quelques notes de jug.
Et puis des voix, des harmonies vocales qui sont depuis les débuts en 1959 leur marque de fabrique.
Chose étonnante, au milieu du morceau et en guise de batterie, des "croquements de carotte" font leur apparition et donne à l'ensemble une ambiance assez déconnante et suréelle. Pour la petite histoire, le bruit court que parmi les "croqueurs de carotte" figurerait Paul Mc Cartney, en visite ce jour-là au studio...

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