31 août 2006

Romanthony : petit Prince de l'ombre

Romanthony est essentiellement connu dans nos contrées pour avoir prêté sa voix au méga super hit de ses amis de Daft Punk, "One more Time".
De son côté, et dans une grande confidentialité, il a réalisé quelques albums de house / RnB /Funk qui, de l'avis des spécialistes, sont assez piteux.
Un titre cependant émerge de l'album "R-Hide in plain" sorti en 2000. Il s'agit du trépidant "Bring U Up", sorte de funk ultra syncopé traversé de breaks monumentaux. Ca aurait pu figurer sur un Best Of de Prince, d'autant que la voix de Romanthony présente parfois quelques similitudes avec celle du nain pourpre.

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30 août 2006

"Bad Boy" : tout le monde connaît, personne sait qui c'est


Il faut dire qu'il y a peut-être eu, au départ, une erreur de marketing concernant le nom d'artiste : Clarence Palmer and the Jive Bombers, ce n'est pas facile à retenir.
Sans doute conscient de son handicap, Clarence n'a laissé qu'une poignée de titre à la postérité, non sans toutefois décrocher le jack-pot en 1956 avec le fameux "Bad Boy". Ensuite plus rien, silence radio.
Il y a une quinzaine d'années une marque de bière avait utilisé cette chanson pour illustrer un spot publicitaire. Du coup tout le monde adorait ce morceau, tout en se contrefichant de son interprète. Certains érudits (mal informés) avancaient Louis Prima... Et puis les choses se sont calmées (de toute façon, l'excitation était très relative) et Bad Boy est retourné aux oubliettes. Même Radio Nostalgie ne le passe pas, c'est dire...

Il n'est pas impossible que Kenny Burell soit à la guitare, mais l'information reste à confirmer.

La carrière de Clarence a été tellement courte que visiblement aucun photographe n'a eu le temps de prendre une photo. Donc pas d'illustration pour cette fois.

EDIT : après des recherches longues et difficiles, nous somme en mesure d'apporter quelques précisions. A l'origine, la chanson s'intitulait "Brown Boy" et a été enregistrée une première fois en 1949, sans succès. Obstiné, Clarence la grave une seconde fois en 1952, sans résultat probant. En 1956, Clarence (qui a de la suite dans les idées) tente un truc : il change le titre en "Bad Boy", l'enregistre une nouvelle fois. Et là, bingo !
Aux Etats Unis à cette époque, le succès tenait à peu de choses...

C'ets peut-être eux sur la photo, mais rien n'est sûr !



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Jean Dupont, encore un être bizarre

Jean Dupont ne sait pas chanter, utilise une boîte à rythme en guise de batterie, et ne possède pas ce qu'on pourrait appeler un physique de winner.
Néanmoins, "Titi revient" est une chanson magistrale sur l'aliénation de l'individu au sein de nos societés post-modernes.
Le disque date de 2000. Il semblerait que Jean Dupont n'ait pas survécu au bug (aucun fan-site sur internet, aucun forum dédié à sa gloire, rien, si ce n'est cette pauvre photo).
Jean, si jamais tu es encore vivant, sache que nous t'aimons.


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29 août 2006

Une grande chanson française inconnue

En 1994, à une époque ou Bénabar faisait encore pipi dans ses pantalons, les Escrocs écrivaient déjà de bonnes chansons. Pourquoi n'ont-ils pas rencontré un succès plus massif ? Sans doute que le public attendait que Bénabar ait fini ses études de droits pour se lancer à corps perdu dans le music hall.
Ce premier album est rempli de très bonnes chansons : mélodies accrocheuses, arrangements variés, paroles marrantes. Mais il prend soudainement une autre dimension avec la dernière plage, "Ca m'fait tout drôle". Ecrire une chanson sur la vieillesse sans tomber dans les clichés et le gâtisme, ce n'est pas chose facile. Ils l'ont pourtant fait, avec humour et émotion. Humour et émotion... Vincent Delerm veut essayer ?

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28 août 2006

Bill Landford est moins riche que Moby

Tout le monde connaît Moby, cet employé de banque chauve égaré dans le monde de la musique. On sait également que le succès de son album "Play" repose principalement sur des "emprunts" judicieux à la musique noire américaine. Judicieux à deux titres : d'abord parce que les morceaux originaux sont pour le moins puissants et ensuite parce que les dits morceaux sont tous tombés depuis belle lurette dans le domaine public.
Soyons honnête : Moby posséde un certain talent d'arrangeur et il a su habiller ces emprunts assez de rouerie pour que l'auditeur lambda imagine écouter une création originale.
Il existe cependant un morceau qu'il a repris quasiment dans son intégralité (on ne peut plus parler de sample) et ajoutant de ci de là un piano, une batterie. J'ai oublié son titre, mais tout le monde le connaît. L'original est de Bill Landford and the Landfordaires et s'intitule "Run on for a long time".
Rendons à Cesar...

Il n'existe aucune photo de Bill Landford sur le net. Alors j'ai mis une photo de Moby. Je sais, c'est ignoble.

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Lil Green

Lil Green,morte à 34 ans, n'a connu artistiquement parlant que la décennie 40. Elle se produisait avec un trio au sein duquel on trouve, à la guitare, Big Bill Bronzy.

Le morceau présenté ici, "Why don't you do right" présente une curieuse similitude de mélodie avec l'infâme eau de vaisselle intitulée "Mademoiselle chante le blues" et chantée en son temps par la chanteuse anorexique Patricia Kaas.
La chanson de Lil aurait-elle un jour croisée les oreilles de l'ignoble Didier Barbelivien (auteur de la chose) ?
L'anedocte serait plaisante à croire si elle ne s'avérait techniquement impossible (Didier Barbelivien est sourd).


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Blind Willie Mc Tell n'est pas une chanson de Bob Dylan

Ou du moins : pas seulement. C'est surtout un bluesman né en 1901, mort en 1959 et dont on sait en définitive peu de choses, sinon qu'il a écrit quelques standards du blues (comme Statesboro blues, repris bien plus tard par l'Allman Brothers Band), qu'il possédait une technique guitaristique ébouriffante et qu'il était capable de jouer à peu n'importe quoi dès lors qu'on lui fila une petite pièce pour le faire. Blind Willie Mc Telle était un chanteur des rues. C'est là qu'il a débuté, c'est aussi là qu'il a fini, dans la plus total dénuement, alors qu'à la même époque, ses vieux 78 tours s'arrachaient à coup de milliers de dollars dans les salles de vente.
Le morceau présenté ici est assez fascinant dans la mesure où sa construction dépasse largement le schéma habituel du couplet/refrain. En fait, il est très difficile, même après plusieurs écoutes, de discerner nettement sa structure, comme si le chanteur avait improvisé au gré de son inspiration (ce qui est peu probable). Niveau complexité, en se limitant à la chanson toute simple (et dans un genre bien éloigné) seul "Autumn Almanach" des Kinks peut soutenir la comparaison.

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27 août 2006

"Amen, brother" : 6 petites secondes vont donner naissance à des milliers de morceaux...

S'il est un classique absolu que personne ne connaît (sauf les initiés) c'est bien "Amen, brothers" des Winstons. Ce titre sort en 1969, sur la face B d'un 45 tours, dans l'indifférence dévolue la plupart du temps à ces faces de complément (pour ne pas dire bouche-trou).
Dans les années 80, les rappers, toujours à l'affût d'un son a sampler, tombent dessus et commencent à l'utiliser, plus précisément le break de batterie situé au milieu du morceau. Jusque là, rien d'extraordinaire, vu que la plupart des morceaux de rap à cette époque sont construit sur un sample, généralement de batterie, piqué sur un titre plus ou moins obscur.
Mais quelques années plus tard, "Amen, brothers" va une nouvelle fois faire parler de lui, et de façon encore plus éclatante, puisqu'il va être l'élément fondateur du style "jungle". Tous les morceaux jungle sont basés sur ce break de quelques secondes !
Mais inutile de s'étaler davantage, pour en savoir plus, il suffit de regarder cette vidéo qui retrace toute l'histoire, illustrée d'exemples très parlant :Toute une culture en 6 secondes

Je dois avouer que j'usqu'à aujourd'hui, j'ignorais tout de l'histoire du "amen break". C'est là que j'ai découvert l'incroyable vérité : http://musique.fluctuat.net/blog/tag-funk.html


Pour écouter le morceau original c'est ICI

26 août 2006

The Beat, classique du rock énervé (mais cependant joyeux)

Sur le premier album de the Beat, en 1979, il y a ce titre "Rock'n'Roll Girl" (tout un programme) qui va servir de moule à pas mal de groupes de punk californien des années plus tard (avec dans leur cas un son nettement plus agressif, il faut bien le reconnaître).
Pourquoi ce titre ne figure pas au panthéon des classements (au moins pour les années 70, voire 80, on est pas à un an près) que s'ingénient à établir des tonnes de blogs 10 fois par mois ? Mystère...

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Barry White à ses débuts

Soyons clair : je n'aime pas particulièrement Barry White, synonyme de samedi soir banlieusard en survét rentré dans les chaussettes, couché sur un water bed d'occas enveloppé de draps en faux satin douteux.
Sauf que là, le morceau date de 1974 et Barry n'a pas encore sombré dans les violonnades sirupeuses. Ici, y'a du violon, mais du violon burné, mis au service d'un rythme languide sur lequel la voix de "caveman" de Monsieur Blanc s'accorde parfaitement. Résultat : carrément torride !

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Daft Punk lui doit tout : Johnny Guitar Watson

Un visiteur me demande avec empressement (et en anglais) de faire un commentaire sur Daft Punk. Sans doute a-t-il repéré (avec un sens de l'observation qui l'honore) que j'étais français.
Bon, Daft Punk, c'est très sympa, enfin ça a été très sympa un moment, et pour être tout à fait honnête ce moment commence à dater sérieusement.
Un qui ne date pas, et ne sera jamais daté c'est Johnny Guitar Watson. JGW est un génie ignoré de la musique américaine, il a tout fait et parfois tout inventé.
Comme avec ce "Come and dance with me" qui date de 1981 et qui préfigure largement l'oeuvre à venir du duo français. Sauf que JGW a eu le bon goût de s'arrêter à un seul morceau avec voïcoder, lui.
(Pour être tout à fait exact, il s'agit d'une talking box, un effet qui se branche sur l'ampli de la guitare et qui est relié par un tuyau à la bouche. Le mélange de la voix et de la guitare donne ce son très particulier qu'on peut entendre sur le morceau.)

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Free et la ballade fend le coeur

Free est connu pour avoir été un des (nombreux) groupes qui ont popularisé le blues rock en Grande Bretagne dans les années 60. Chose moins évidente, ils ont également été les champions de la ballade lacrymale à coup d'accords mineurs judicieusement bien placés, qui influenceront tant Lynyrd Skynyrd quelques années plus tard.
En voilà un exemple particulièrement éloquent, tiré de leur avant dernier album, "Heartbraker". A l'époque, Paul Kossof guitariste vedette du groupe a quelques soucis avec la drogue et ne figure que sur la moitié des morceaux de l'albums. C'est pour cette raison qu'on ne l'entend pas sur "Muddy Waters". Mais ce n'est pas bien grave, la voix de Paul Rodgers suffit à éléver le tout à des hauteurs rarement atteintes.

A noter, les paroles qui se complaisent dans un conservatisme péquenot du plus bel effet. Normal que Lynyrd Skynyrd ait apprécié!

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Hederos et Hellberg, des reprises originales

Souvent le problème, avec les reprises, c'est que les artistes, sans doute transis par l'admiration, font preuve d'une fidelité servile et totalement stérile du point de vue artistique : autant écouter l'original.
Visiblement, Hederos et Hellberg ne s'embarassent pas de ce genre de détail, et le résultat est surprenant. Une véritable création, à tel point que le morceau repris aurait très bien pu avoir été écrit par eux.
C'est le cas avec le "No fun" des Stooges qui devient avec la seule aide de la voix du piano et d'un harmonica (qu'on attendait pas vraiment ici ) une ballade déchirante sur l'ennui et la frustration adolescente.

Hederos et Hellberg, suédois d'origine, ont réalisé deux albums constitués essentiellement de reprises avant d'entamer chacun de leur côté une carrière solo.

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Jacques Dutronc tendance dépressive

On connaît le style de Jacques Dutronc : de la nonchalance, du dilletentisme, un zeste de cynisme, une bonne dose de franche rigolade et le tour est joué.
Sauf que là, dans cette chanson qui date de 70 (en gros) , c'est un peu différent. Il y a les ingrédients habituels, mais dilués cette fois-ci dans un désespoir assez surpenant chez cet artiste (et son parolier Jacques Lanzmann, ne pas l'oublier celui-là!).
"La Seine" est donc le pendant dépressif de "Il est 5 heures (Paris s'éveille)", nettement moins connu mais tout aussi bon : ces petites notes de piano qui tournent en vrille comme le tourbillon d'un corps qui s'enfonce dans l'eau froide, c'est pas beau tout ça?

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Clydie King : du velours


Clydie King (totalement inconnue au bataillon, mais doit-on le préciser) est une chanteuse assez extraordinaire dans la mesure où elle ne crie jamais (pas comme Aretha Franklin... C'est vrai Aretha est une très grande chanteuse mais parfois elle a un peut tendance à tirer sur la corde vocale).
On peut en juger avec ce titre: "One of those good for crying over you days" qui démarre tranquillement mais qui prend vite des accents déchirants grâce aux modulations veloutées de la chanteuse, accompagnée par un orgue churchy du meilleur effet.

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Cotton Mather : les Beatles sans les Beatles

Remarqués en leur temps par les deux frères d'Oasis (qui en connaissent un rayon question repompage beatlesien) les Cotton Mather n'ont depuis guère fait parler d'eux. Faut dire qu'à l'époque déjà, ils ont su rester particulièrement discret.
Pourtant, un seul des morceaux de leur premier album peut avantageusement remplacer toute la discographie d'Oasis. Comme par exemple ce "Homefront Cameo" qui aurait pu figurer sur "Revolver".

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Qui connaît Martin Newell ?


La réponse est, en France du moins : très peu de monde. Dommage car il le mérite, le bougre. Non content d'être à la tête d'une discographie pléthorique, cet anglais bon teint a signé de véritables joyaux que n'auraient pas reniés Ray Davies ou Lennon/Mc Cartney, pas moins !
"A street called prospect" fait évidemment partie de ceux-là.


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Urbanus : un chanteur de charme belge (ou belge de charme)


Autant le dire tout de suite, pour les oreilles les plus endurcies, il s'agit de second degré. Et qui plus est de second degré belge. Donc total respect pour Urbanus, qui nous gratifie ici d'une merveilleuse chanson d'amour : "Quand les zosiaux chantent dans les bois" (l'orthographe est d'origine).
Outre les paroles particulièrement inspirées, il est conseillé de d'écouter avec la plus grande attention les transitions de batterie qui joignent couplets et refrains dans la deuxième partie de la chanson. On sait à présent où les Scorpions de "Still loving you" ont puisé leur inspiration.

(Merci à Bides et Musique pour m'avoir permis de retrouver cette incroyable chanson qui a hanté toute mon adolescence)

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The Four Seasons : improbables moustachus en chemise à jabot


Un coup d'oeil à la pochette du disque suffirait à faire fuir les plus téméraires. Il s'agit là d'un album gravé en 1967, un "concept album" comme on disait à l'époque, qui regroupe une collection de chanson assez jouissives, dès lors qu'on apprécie le style psyché/grand orchestre.
Toutefois le morceau présenté ici reste relativement sobre du point de vue des arrangements, et présente une sorte de cavalcade soutenue par des choeurs céléstes assez renversants (et pas toujours très justes, il faut bien l'avouer).
Petite histoire : les Four Seasons seront en 1976 les créateurs du morceau "oh what a night!" qui, sous le titre de "Cette année là" fera péter le comte en banque de Cloclo François peu de temps après.

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Rainbirds, un groupe allemand


Les Rainbirds ont quelques albums à leur actif, mais restent totalement inconnus en France. Pourtant ils sont l'auteur d'au moins un classique toute catégorie, le long et sinueux "Call me easy, say I'm Strong, love me my way, It ain't wrong" qui date de 1989.
Le jeu du guitariste est assez étonnant, mais totalement au service du morceau. La ligne mélodique jouée par l'accordéon est envoutante et la voix de Katharina Franck impressionnante. Bref, on l'aura compris, c'est mieux que Scorpions ! (humour).


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"You're no good" : quand la femme n'est pas contente



Qui est Dee Dee Warwick ? Peu d'informations filtrent sur le net. On classera donc notre ami Dee Dee dans la catégorie des chanteuses obscures mais néanmoins dotée d'un coffre impressionant. On ne sait si la prise de son est défectueuse, on si c'est l'organe de la chanteuse qui fait saturer le micro, mais toujours est-il que ça dépote. Personne ne voudrait être à la place du pauvre gars (celui qui n'est "pas bon").

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Let me down easy : la chanson de séparation ultime

Une sorte de tango assez inhabituel dans la soul musique, enrobée de violon et traversée par la voix déchirante de Betty Lavette. La tension est à son paroxysme tout le long du morceau. Mieux vaut être serein pour écouter ça !
Un classique absolu et plutôt méconnu (il apparaît sur diverses compiles soul cependant).


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